DansAu moins j’aurai laissĂ© un beau cadavre, d’aprĂšs Hamlet de Shakespeare, le jeune metteur en scĂšne va jusqu’au bout dans l’excĂšs et dans l’épuisement des Ă©nergies. On ressort de lĂ  en en ayant pris plein la face et avec le dĂ©sir de hurler Ă  notre tour. n° 132 juin 2011 © CHRiStOPHE RAyNAuD DE LAgE/fEStiVAL D’AVigNON La reprĂ©sentation de la violence On pourra construire un parcours autour des rĂ©fĂ©rences cinĂ©matographiques que convoque Vincent Macaigne Massacre Ă  la tronçonneuse, les films de Quentin Tarantino, de Leos Carax, Orange MĂ©canique de Stanley Kubrick, IrrĂ©versible de Gaspard NoĂ©. Afin d’élargir la rĂ©flexion sur la reprĂ©sentation de la violence, on pourra aussi aller voir du cĂŽtĂ© de la performance expĂ©riences de violence rĂ©elle, telles que celles des activistes viennois Ă  utiliser avec des Ă©lĂšves avertis, de Marina Abramovic la performance Bellystar, par exemple ou, plus accessible Ă  tous, le travail de l’israĂ©lienne Sigalit Landau qui fait du hulahoop avec du fil barbelĂ©. Enfin, pour rĂ©flĂ©chir Ă  la place accordĂ©e au spectateur pendant la reprĂ©sentation, on pourra proposer aux Ă©lĂšves une mise en perspective historique. On pourra d’abord repartir du théùtre Ă©lisabĂ©thain, afin que les Ă©lĂšves mesurent que certaines libertĂ©s laissĂ©es au spectateur pendant la reprĂ©sentation de la piĂšce de Vincent Macaigne font directement Ă©cho au théùtre Ă©lisabĂ©thain, oĂč le spectateur avait le droit de manifester sa prĂ©sence. Pour cela, on pourra visionner un extrait du film 30 30 Shakespeare in love, notamment le passage de la reprĂ©sentation de RomĂ©o et Juliette. Il serait intĂ©ressant de comparer ce type de théùtre avec des expĂ©riences bien plus extrĂȘmes, comme celle, par exemple, du Living Théùtre, qui a investi, lui aussi, le cloĂźtre des Carmes en 1968. Le Théùtre de l’opprimĂ© d’Augusto Boal peut ĂȘtre aussi un point de dĂ©part intĂ©ressant. On pourra aussi rĂ©flĂ©chir Ă  des dispositifs scĂ©nographiques salle/scĂšne. On pourra montrer aux Ă©lĂšves des plans de salles et les comparer. On pourra commencer par une comparaison entre un théùtre Ă  l’italienne et un théùtre Ă©lisabĂ©thain. Dans un second temps, on pourra travailler sur certaines salles qui ont cherchĂ© Ă  construire autrement le rapport au public. Les projets de théùtre circulaire d’Antonin Artaud, le théùtre de l’universitĂ© amĂ©ricaine Ă  Baylor Texas et ses sept scĂšnes qui entourent le spectateur. On pourra aussi consulter le dossier consacrĂ© au spectacle Ciels de Wajdi Mouawad, collection PiĂšce dĂ©montĂ©e », CRDP de Paris/Festival d’Avignon, n° 83, 2009, qui rend compte de la rechercher scĂ©nographique du metteur en scĂšne piece/ 132 juin 2011 Au moins j’aurai laissĂ© un beau cadavre D’aprĂšs William Shakespeare Adaptation, mise en scĂšne et conception visuelle Vincent Macaigne ScĂ©nographie Benjamin Hautin, Vincent Macaigne, Julien Peissel Accessoires Lucie Basclet LumiĂšres Kelig Le Bars Concepteur son LoĂŻc Le Roux Assistanat Marie Ben Bachir Avec Samuel Achache, Laure Calamy, Jean-Charles Clichet, Julie Lesgages, Emmanuel Matte, Rodolphe Poulain, Pascal RĂ©nĂ©ric, Sylvain Sounier Production festival d’Avignon Coproduction théùtre national de Chaillot Paris, MC 2 grenoble, Centre dramatique national OrlĂ©ans/ Loiret/Centre, Les théùtres de la Ville de Luxembourg, La filature – scĂšne nationale de Mulhouse, le PhĂ©nix – scĂšne nationale Valenciennes, Compagnie friche L’Hippodrome – scĂšne nationale de Douai Avec le soutien de la RĂ©gion Île-de-france, la Direction rĂ©gionale des Affaires culturelles d’Île-de-france et la Spedidam. Avec la participation artistique du Jeune théùtre national. Par son soutien, l’Adami aide le festival d’Avignon Ă  s’engager sur des coproductions. Créé au Festival d’Avignon le 9 juillet 2011. ReprĂ©sentations du 9 au 19 juillet 2011 relĂąche le 14. TournĂ©e ‱ du 2 au 11 novembre 2011 Théùtre national de Chaillot Paris ‱ du 16 au 25 novembre 2011 MC2 Grenoble ‱ les 5 et 6 janvier 2012 La Filature – scĂšne nationale de Mulhouse ‱ les 11 et 12 janvier 2012 L’Hippodrome – scĂšne nationale de Douai ‱ du 18 au 20 janvier 2012 Centre dramatique national OrlĂ©ans / Loiret / Centre ‱ du 25 au 27 janvier 2012 Le Lieu unique – scĂšne nationale de Nantes ‱ le 8 fĂ©vrier 2012 Grand Théùtre de Luxembourg ‱ les 14 et 15 fĂ©vrier 2012 Le PhĂ©nix – scĂšne nationale de Valenciennes Nos chaleureux remerciements Ă  l’équipe artistique particuliĂšrement Ă  Vincent Macaigne et Marie Ben Bachir qui a permis la rĂ©alisation de ce dossier dans les meilleures conditions, ainsi qu’à la MC2 grenoble, la Societas Raffaello Sanzio, Esprit ouvert, les impressions nouvelles, Dieter Lesage, les Éditions ÉrĂšs, Ludovic fouquet et Agathe Poupeney. tout ou partie de ce dossier sont rĂ©servĂ©s Ă  un usage strictement pĂ©dagogique et ne peuvent ĂȘtre reproduits hors de ce cadre sans le consentement des auteurs et de l’éditeur. La mise en ligne des dossiers sur d’autres sites que ceux autorisĂ©s est strictement interdite. Contacts 4CRDP de l’acadĂ©mie d’Aix-Marseille 4festival d’Avignon 4Cie Vincent Macaigne ComitĂ© de pilotage Jean-Claude LALLiAS, Professeur agrĂ©gĂ©, conseiller théùtre, pĂŽle Arts et Culture, CNDP Patrick LAuDEt, igEN Lettres-théùtre Sandrine MARCiLLAuD-AutHiER, chargĂ©e de mission Lettres, CNDP Marie-Lucile MiLHAuD, iA-iPR Lettres-théùtre Auteur de ce dossier Caroline VEAuX, Professeur agrĂ©gĂ© de Lettres modernes Directeur de la publication Jacques PAPADOPOuLOS, Directeur du CRDP de l’acadĂ©mie d’Aix-Marseille Responsable de la collection Jean-Claude LALLiAS, Professeur agrĂ©gĂ©, conseiller théùtre, pĂŽle Arts et Culture, CNDP ResponsabilitĂ© Ă©ditoriale Marie fARDEAu et LoĂŻc NAtAf, CRDP de l’acadĂ©mie de Paris Dominique BuiSiNE, CRDP de l’acadĂ©mie d’Aix-Marseille Chef de projet Éric ROStAND, CRDP de l’acadĂ©mie d’Aix-Marseille Coordination Festival d’Avignon Laurence PEREz, directrice de la communication et des publics Camille COuRt, assistante de communication et relations publiques Maquette et mise en pages Brigitte EMMERy, CRDP de l’acadĂ©mie d’Aix-Marseille D’aprĂšs une crĂ©ation d’Éric guERRiER © tous droits rĂ©servĂ©s ISSN 2102-6556 ISBN 978-2-86614-535-4 Retrouvez sur4 l’ensemble des dossiers PiĂšce dĂ©montĂ©e » Ce dossier est Ă©ditĂ© par le CRDP de l’acadĂ©mie d’Aix-Marseille 31 31
\n \n \n au moins j aurai laissé un beau cadavre
Quitouche Ă  l’essentiel de l’ĂȘtre. Librement inspirĂ© du conte de Saxo Grammaticus et de la tragĂ©die de Shakespeare, Au moins j’aurai laissĂ© un beau cadavre tonne comme la Jezza McMurphyModĂ©ratueur Messages 13776Age 30Groupe 8===D-',',D - ; Date d'inscription 21/02/2007Sujet Au moins j'aurais laissĂ© un beau cadavre de et par Vincent Macaigne Ven 4 Nov 2011 - 1614 PiĂšce de théùtre Ă©crite et montĂ©e par Vincent Macaigne qui s'est inspirĂ© de Hamlet de Shakespeare. Macaigne est rĂ©putĂ© pour ses mises en scĂšnes provocs, ici il malmĂšne bien l'histoire de Hamlet tout en conservant l'esprit. Ca passe Ă  Chaillot au TrocadĂ©ro, et ça va sĂ»rement passer en province je sais qu'ils vont jouer Ă  OrlĂ©ans. Franchement j'ai adorĂ©, c'est assez ouf, y a beaucoup de sexe et de violence autant verbale que physique, et c'est assez drĂŽle aussi, parfois absurde. Faut quand mĂȘme avoir une certaine approche du théùtre, parce qu'ils font des propositions osĂ©es, mais pour ceux que ça intĂ©resse hĂ©sitez pas c'est une vraie expĂ©rience par contre c'est 3h30 avec entracte de 20 minutes mais on voit pas passer le temps. esthĂ©tiquement c'est trĂšs beau surtout la deuxiĂšme partie, et c'est bouscule vachementShad Les Cris 20 Messages 9723Date d'inscription 14/09/2011Sujet Re Au moins j'aurais laissĂ© un beau cadavre de et par Vincent Macaigne Mer 7 DĂ©c 2011 - 2059 jeposteunpeupourcomblerlevide-La piĂšce est fidĂšle a Hamlet ou les rĂ©fĂ©rences ne se ressentent pas sur scĂšne ?Jezza McMurphyModĂ©ratueur Messages 13776Age 30Groupe 8===D-',',D - ; Date d'inscription 21/02/2007Sujet Re Au moins j'aurais laissĂ© un beau cadavre de et par Vincent Macaigne Mer 7 DĂ©c 2011 - 2334 dans la trame ouais, pis c'est les mĂȘmes personnages. AprĂšs c'est contemporain donc en gros quand tu regardes bah ça a rien Ă  voir en fait, ça baise, ça frappe, ça gueule... enfin c'est Lecadavre d’une baleine bleue, plus grand animal au monde et espĂšce considĂ©rĂ©e comme menacĂ©e, s’est Ă©chouĂ© mardi sur une plage de Namibie, portant des blessures laissant penser qu
Il est des spectacles qui, pour interpeller directement » le public, croient devoir organiser sa prise d’otage physique. Le prendre Ă  partie serait trop sobre il faut l’enjoindre d’applaudir, de se lever, de venir sur scĂšne, de pousser des cris. J’ai assistĂ© l’autre jour Ă  une manifestation » de ce genre, au Théùtre National de Chaillot Paris 16Ăšme, pour la reprise d’Au moins j’aurai laissĂ© un beau cadavre, ce spectacle créé par Vincent Macaigne au Festival d’Avignon d’aprĂšs Hamlet de Shakespeare. ComĂ©diens hurlant tous sur le mĂȘme ton, musique entraĂźnante mais qui vous casse les oreilles le théùtre offre heureusement des boules Quies aux spectateurs avant leur entrĂ©e dans la salle, nouveau roi dĂ©guisĂ© en banane gĂ©ante, qui ordonne au public de se lever et d’applaudir la moindre de ses dĂ©clarations insignifiantes
 Certains ont vu dans ce spectacle la preuve d’une belle Ă©nergie ». Je n’y ai vu qu’un fantasme de toute-puissance assez mĂ©prisant pour le public Macaigne peut se targuer de faire lever les foules pour applaudir une banane ; et surtout, un acharnement morbide Ă  vouloir Ă©craser le monde et le sens dans un mĂȘme magma informe Ă  base de hurlements, de sang qui coule Ă  flot, et de boue dĂ©goulinante. Pour captiver le public, est-il bien nĂ©cessaire de l’incarcĂ©rer de la sorte ? Certes non, et c’est mĂȘme tout le contraire, comme le prouve une fois de plus le nouveau spectacle de JoĂ«l Pommerat Cendrillon. Loin du bruit et des images prĂ©mĂąchĂ©es, c’est tout en poĂ©sie, en humour et en nuance que cet auteur secoue, toujours trĂšs fort, le regard du spectateur. Cendrillon est un conte pour enfants, mais le spectacle de Pommerat, aux Ateliers Berthier Paris 17Ăšme, est l’un des plus beaux moments de théùtre Ă  vivre en ce moment, pour les adultes aussi. L’hĂ©roĂŻne de ce conte dĂ»ment revisitĂ© est une petite fille en deuil, plutĂŽt peu gracieuse, mais pourvue d’un Ă©poustouflant sens de la rĂ©partie, et d’une imagination redoutable. Sandra tel est le vrai » prĂ©nom du personnage, vient de perdre sa mĂšre, et n’ayant pas pu saisir les derniers mots que lui murmurait la mourante, elle s’est persuadĂ©e que sa maman lui demandait de penser Ă  elle en permanence, pour lui prĂ©server une place chez les vivants. C’est ainsi qu’en toute simplicitĂ©, sous couvert de malentendu », Pommerat dĂ©compose avec une luciditĂ© stimulante, les liens irrĂ©ductibles entre le chagrin et la culpabilitĂ©. S’imposent alors des scĂšnes de panique terrible la fillette s’est fait offrir une montre Ă©norme qu’elle a programmĂ©e pour sonner toute les cinq minutes. Sur l’air de Ah vous dirais-je maman », l’alarme est lĂ  pour lui rappeler sans cesse sa mission, et combien elle est impossible. C’est une sorte de gag acide, cette montre qui intervient toujours de façon intempestive. Mais en mĂȘme temps, c’est une horloge tragique qui rappelle Baudelaire. Trois mille six cents fois par heure, la Seconde chuchote Souviens-toi ! », Ă©crivait le poĂšte. Et c’est ce mĂ©lange qui est fĂ©cond chez Pommerat, l’accessoire fait rire les uns et frissonner les autres, bref, loin d’enfermer les choses dans un sens unique, il met le rĂ©el en relief. Il en est ainsi de chaque dĂ©tail. Comme de celui-ci les filles de la future belle-mĂšre rebaptisent Sandra cendrier », parce que son pĂšre lui confie toujours, pour qu’elle les Ă©teigne en vitesse, les cigarettes qu’il fume en cachette. DĂ©positaire bien rĂ©elle des symptĂŽmes de son pĂšre angoissĂ©, et esclave imaginaire d’une mĂšre qui n’en demandait pas tant, le personnage de Sandra pose ainsi toutes les questions les plus essentielles de l’enfance, entre les transmissions accablantes et les culpabilitĂ©s qu’on s’invente. La distribution des rĂŽles participe aussi de cette ouverture du sens et de l’imaginaire. Cinq acteurs aussi Ă©tonnants que convaincants font vivre sur scĂšne neuf personnages. NoĂ©mie Carcaud incarne Ă  la fois une sƓur narquoise de Cendrillon, et la bonne fĂ©e de la fillette. Caroline Donnelly joue l’autre sƓur
 et le jeune prince. Alfredo Canavate interprĂšte Ă  la fois le pĂšre de Cendrillon et le roi. Il est le seul homme, dans ce spectacle qui pose surtout la question de la fĂ©minitĂ© et les rivalitĂ©s qu’elle engage. Car Cendrillon, c’est aussi l’histoire d’un duel symbolique entre les gĂ©nĂ©rations celle de la belle-mĂšre Catherine Mestoussis, grosse dame convaincue de faire » plus jeune que ses filles, et Cendrillon, frĂȘle fillette qui a dĂ©jĂ  plus de souvenirs que si elle avait mille ans. DĂ©borah Rouach Ă©tait d’ailleurs faite pour jouer ce rĂŽle petite silhouette brune et comĂ©dienne troublante, la moindre de ses paroles vous donne des frissons, tant elle sait faire parler l’enfance, dans sa fragilitĂ© et sa maturitĂ© paradoxale. Ainsi Pommerat montre-t-il le monde comme il est dans l’inconscient immense et compliquĂ©. Son spectacle, on le vit au moins autant qu’on le regarde, comme une expĂ©rience intense et troublante. Pour produire un tel effet, nul besoin de crier fort, ni de jouer les animations participatives ». Surtout pas. Aux Ateliers Berthier OdĂ©on Théùtre National de l’Europe, Paris 17Ăšme, jusqu’au 25 dĂ©cembre.
Rehearsalsfor the show "Au Moins J'aurais Laisse Un Beau Cadavre" get underway at the Avignon Theatre, on July 09, 2011 in Avignon, France. The play Actor Pascal Reneric and actress Laure Calamy perform during rehearsals for the show "Au Moins J'aurais Laisse Un Beau Cadavre" at the Avignon sur 2. SUIVANTE . France. CONTENU. Images crĂ©atives AU MOINS J’AURAI LAISSE UN BEAU CADAVRE UN MACAIGNE TONITRUANT A CHAILLOT Nous avions adorĂ© la version live » de cet Hamlet selon Macaigne montĂ©e l’étĂ© dernier Ă  Avignon au CloĂźtre des Carmes Cf dossier festival d’Avignon. En voici la version remasterisĂ©e pour Chaillot
 Compte-rendu de Floriane Toussaint. S’il y a un reproche que l’on ne peut pas adresser Ă  Vincent Macaigne, c’est de faire les choses Ă  moitiĂ©. Dans Au moins j’aurais laissĂ© un beau cadavre », d’aprĂšs Hamlet de Shakespeare, le jeune metteur en scĂšne va jusqu’au bout dans l’excĂšs et dans l’épuisement des Ă©nergies. On ressort de lĂ  en en ayant pris plein la face et avec le dĂ©sir de hurler Ă  notre tour. Quelques indices nous mettent sur la voie de ce qui nous attend, dĂšs le hall du Palais Chaillot. A la recherche de notre porte pour entrer dans la salle Jean Vilar, on se voit distribuer des obturateurs, comme aux concerts de hard-rock. En descendant les marches, on entend un bruit sourd. On se prĂ©cipite pour voir ce qu’il se passe, ce que l’on rate, et on dĂ©couvre qu’un comĂ©dien a fait descendre une centaine de jeunes sur le plateau, qui applaudissent et chantent avec lui, dĂ©chaĂźnĂ©s. Le message est assez clair ce que l’on va voir est du théùtre libĂ©rĂ© des conventions, dans lequel les comĂ©diens s’adressent Ă  nous, constamment conscients de notre prĂ©sence, et dans lequel les rires et les cris des interprĂštes et du public sont dĂ©bridĂ©s. Le dĂ©cor composite, qui fait se cĂŽtoyer des stĂšles funĂšbres ornĂ©es de fleurs et des distributeurs de boisson, un mobil home et une tombe ouverte remplie d’un liquide non identifiĂ© sur le devant de la scĂšne – qui oblige les premiers rangs Ă  se protĂ©ger derriĂšre des bĂąches en plastique – finit de sĂ©duire notre tolĂ©rance et de nous prĂ©parer pour le meilleur et pour le pire. DĂšs qu’il est question de réécriture, l’équation se formule en termes de fidĂ©litĂ© et de libertĂ©. Avec Macaigne, il est difficile – voire inutile – de trancher. Les personnages et les principaux Ă©pisodes sont ceux de Shakespeare le pĂšre d’Hamlet est mort, et le mariage de sa mĂšre et de son oncle fait suite au deuil un peu trop rapidement Ă  ses yeux. Le fantĂŽme du roi dĂ©cĂ©dĂ©, la mise en abyme du théùtre et l’amour d’OphĂ©lie rĂ©pondent eux aussi prĂ©sents Ă  l’appel. La langue en revanche, Ă  part l’incontournable ĂȘtre ou ne pas ĂȘtre », est remodelĂ©e de fond en comble. Claudius appelle Hamlet enfant pourri gĂątĂ© » qui plombe la joie de la noce, alors que lui est accoutrĂ© d’un costume de banane le jour de son mariage, et qu’il est le seul Ă  s’ĂȘtre dĂ©guisĂ© malgrĂ© son message Facebook aux invitĂ©s. Le ton est donnĂ© et il n’est pas lieu de s’offusquer. La violence de la piĂšce d’origine est mise en acte et les comĂ©diens n’hĂ©sitent pas une seconde Ă  se jeter dans la tombe pleine d’eau du roi, Ă  se rouler dans la boue et Ă  s’asperger de faux sang. Leurs cordes vocales s’usent Ă  force de crier et ils courent partout sur le plateau et parmi le public, qui n’hĂ©site pas Ă  se lever pour livrer passage. Mais les encouragements tout aussi Ă©nergiques de Macaigne, du haut de la rĂ©gie, n’autorisent aucun rĂ©pit. A l’entracte, alors que la chanson Sara perche ti amo » est diffusĂ©e dans tout le théùtre, des traces de boue et d’eau dans les marches chatouillent notre curiositĂ© et nous encouragent Ă  rester, Ă  ne pas rejoindre encore notre confort douillet. Un plateau plus ou moins nettoyĂ© nous attend pour cette seconde partie, plus sombre encore et plus Ă©prouvante. Les rares moments de beautĂ© et de poĂ©sie sont Ă©phĂ©mĂšres, Ă©chouant Ă  trouver leur place dans cet univers. Les salves de serpentins et le nuage de paillettes dorĂ©es retombent au sol et se mĂ©langent Ă  la boue et au sang. Le chĂąteau gonflable qui s’élĂšve et envahit la scĂšne retombe sur lui-mĂȘme, malgrĂ© les efforts dĂ©sespĂ©rĂ©s de Claudius pour le redresser. Heureusement, les Ă©motions provoquĂ©es, du rire Ă  l’indignation, et la sollicitation des comĂ©diens Ă  se lever et applaudir chaque communication du roi, permettent de se reprendre, de reprendre conscience de soi-mĂȘme. C’est indispensable vue la puissance des gestes et des paroles qui nous frappent. Macaigne et sa troupe sont bien conscients de tous les effets qu’ils produisent et en jouent. Le faux sang est bien du faux sang, il ne sert Ă  rien de hurler et de pleurer ; les paillettes qui s’envolent au-dessus de la scĂšne s’envolent grĂące Ă  Lucie, la rĂ©gisseuse, il ne faut pas se laisser tromper ; et si le geste prend le dessus sur la parole, au point qu’on ne comprend parfois plus rien, c’est parce que ce ne sont pas les mots qui comptent, mais l’acte de crier dans le micro lui-mĂȘme. La scĂšne et les comĂ©diens sont mis dans tous leurs Ă©tats pour mener le drame Ă  son terme le bain de sang final survient enfin, littĂ©ralement reprĂ©sentĂ© sur scĂšne dans le bocal qui contient quatre ou cinq corps peinturlurĂ©s de rouge. Les moutons amenĂ©s sur scĂšne pour la fin s’effraient un peu de ce carnage, et l’enseigne lumineuse qui domine la scĂšne depuis le dĂ©but clignote Il n’y aura pas de miracles ici ». TrempĂ©s de la tĂȘte aux pieds, les comĂ©diens revĂȘtent un peignoir vite tĂąchĂ© et viennent saluer, en compagnie des rĂ©gisseurs, pour qui le spectateur Ă©prouve une certaine compassion. En remontant les marches, certains crient au massacre de Shakespeare et d’autre se rĂ©jouissent de n’avoir pas passĂ© une soirĂ©e mortelle Ă  regarder un Hamlet trop classique et trop rangĂ© il faut choisir son camp et s’y tenir. Floriane Toussaint Du 2 au 11 novembre 2011 / Théùtre de Chaillot / Salle Jean Vilar / Photo Christophe Raynaud de Lage

DĂ©couvrezla critique du film Laissez bronzer les cadavres ! de HĂ©lĂšne Cattet - Nous avions quittĂ©s HĂ©lĂšne Cattet et Bruno Forzani sur L’Etrange Couleur des Larmes

PubliĂ© le 12 juil. 2011 Ă  101La tombe du pĂšre d'Hamlet transformĂ©e en piscine boueuse, le spectre incarnĂ© » par un furet empaillĂ©, Claudius, l'oncle fĂ©lon, dĂ©guisĂ© en banane gĂ©ante pour le bal de ses noces... La relecture iconoclaste, trash et spectaculaire, de la tragĂ©die de Shakespeare par Vincent Macaigne, l'enfant terrible du théùtre français, restera comme une des sensations du 65eFestival d' de plus de trois heures, Au moins j'aurai laissĂ© un beau cadavre » apparaĂźt comme un patchwork gĂ©ant fait de brocards et de fripes du beau, du laid, du subtil et du lourd, de la provocation gratuite et de l'Ă©motion vraie. On rit beaucoup dans la premiĂšre partie; on en prend plein la tĂȘte, les yeux lumiĂšres d'apocalypse, chĂąteau gonflable sanglant et les oreilles, dans la seconde. Le texte entremĂȘle la piĂšce de Shakespeare et la prose anachronique et surrĂ©elle de reste-t-il d'Hamlet ? Peu et beaucoup Ă  la fois. Ici, c'est plutĂŽt Claudius le gentil du moins le moins mauvais. Hamlet est un barbare esthĂšte plus nihiliste que pusillanime. Les femmes sont des Ă©corchĂ©es vives la mĂšre tempĂ©tueuse, Gertrude; la fiancĂ©e au coeur d'artichaut, OphĂ©lie, trompĂ©e, abusĂ©e, qui entraĂźne tout le royaume dans sa noyade. Tyrannie qui tourne Ă  vide, logique folle du pouvoir... Le roi et la reine sont nus -littĂ©ralement. Quelque chose est bien pourri, foutu, dans le royaume du Danemark... et des hommes. Les comĂ©diens dĂ©chaĂźnĂ©s, Pascal RĂ©nĂ©ric Hamlet en tĂȘte font vaillamment le grand Ă©cart entre les Monty Python et le drame peut s'agacer des longueurs, des Ă©carts scatologiques et potaches, des philippiques fumeuses... Mais on ne peut qu'ĂȘtre impressionnĂ© par la puissance des images et la beautĂ© du geste théùtral. EmballĂ©, outrĂ© ou mĂ©dusĂ©, le public reste jusqu'au bout acteur de ce dĂ©lire déçoitRetour sur les planches un peu dĂ©cevant, en revanche, pour Juliette Binoche dans Mademoiselle Julie », de Strindberg, mis en scĂšne par FrĂ©dĂ©ric Fisbach, gymnase Aubanel. La comĂ©dienne semble encore se chercher et passe en revue tous les possibles de son personnage naĂŻvetĂ©, candeur, glamour, rĂ©volte sans trouver le lien. Ses quelques fulgurances laissent prĂ©sager le meilleur l'an prochain Ă  Paris Ă  l'OdĂ©on. Nicolas Bouchaud joue d'un bloc, fort et juste, le valet amoureux et arriviste Jean, tandis que BĂ©nĂ©dicte Cerutti donne une modernitĂ© troublante Ă  Kristin, la cuisiniĂšre le spectacle est trĂšs rĂ©ussi. Le dĂ©cor vitrĂ© » rappelle l'esthĂ©tique du dramaturge allemand Thomas Ostermeier. Les lumiĂšres blanches-or-rouges crĂ©ent une transe onirique. L'idĂ©e de donner Ă  voir la fĂȘte des domestiques en fond de scĂšne avec des danseurs figurants est astucieuse. S'Ă©bauche une sorte de cauchemar clinique et existentiel, mais qui reste Ă  la surface des choses. Le texte de Strindberg n'est pas chamboulĂ© et on reste extĂ©rieur Ă  la tragĂ©die.
Aumoins j'aurai laissĂ© un beau cadavre - Macaigne d'aprĂšs Hamlet. Écriture, mise en scĂšne, conception visuelle et scĂ©nographique Vincent Macaigne. ScĂ©nographie Benjamin Hautin et Julien Peissel. Avec Samuel Achache, Laure Calamy, Jean-Charles Clichet, Julie Lesgages, Emmanuel Matte, Rodolphe Poulain, Pascal Reneric, Sylvain Sounier. Au théùtre de Chaillot
Hamlet ou la rage au ventre. AprĂšs sa vision et son interprĂ©tation brillantes de L’Idiot, Vincent Macaigne s’est attaquĂ© Ă  prĂ©sent au gĂ©ant Shakespeare. Les cotillons, les serpentins, le sang, un chĂąteau fantĂŽmatique, une tombe liquide de boue viennent accentuer la narration. Ici, Macaigne prĂ©sente un Hamlet passionnel et dĂ©vorĂ© par la folie des autre, mais pas uniqument. Vincent Macaigne prĂ©texte Hamlet et dĂ©crit le monde. Sur le coup, le spectateur se voit assailli, saturĂ© de sons, de couleurs, d’effets de lumiĂšre et de mise en scĂšne. Des images s’accrochent Ă  l’esprit et s’y gravent. Le public est partagĂ© quoi? les scĂšnes sont coupĂ©es? le texte n’est pas respectĂ©? Sur le coup de la passion toute théùtrale, on y voit une succession de tableaux infinis, de sons, de beuglements, une saturation de bande-sons, de couleur, de sang; enfin de trop d’effets de mise en scĂšne restaient en bouche, ou plutĂŽt en vue, un goĂ»t Ă©coeurant de trop plein, d’indigestion sonore et visuelle. Au travers de cette crĂ©ation Ă  part entiĂšre il a retravaillĂ© Ă©galement avec l’univers du conte ayant inspirĂ© Shakespeare le metteur en scĂšne montre cette violence qui parcourt notre monde. Il Ă©grĂšne ainsi les insultes, apostrophe et malmĂšne son public. Le spectacle se veut Ă  part entiĂšre et les scĂšnes prĂ©sentĂ©es sont bien vivantes et obsĂ©dantes. Ici, il s’agit d’existence en scĂšne, de vie que l’on peut littĂ©ralement toucher du doigt. Contrairement Ă  ce que l’on aurait pu dire au sortir de la piĂšce et hormis le jeu de certains comĂ©diens, le souvenir six mois aprĂšs est celui d’une mise en scĂšne Ă©poustouflante. Une vĂ©ritable expĂ©rience serait-ce celle de l’existence ? Comme quoi les souvenirs permettent d’aimer un beau cadavre jugĂ© trop rapidement dĂ©composĂ© Ă  la sortie de la piĂšce. La question se pose de ce qui finalement constitue la valeur d’un spectacle ou d’une mise en scĂšne? Trop d’artifices turait l’artifice et pourtant, le souvenir de cette piĂšce demeure magistrale, hante les esprit Ă  l’image de la dĂ©testation qu’elle a pu provoquer sur le moment de la reprĂ©sentation. Est-ce donc le souvenir ? Les images qui affleurent ou un embellissement du souvenir? ou le pari de mettre en scĂšne la vie et non pas la Ă©niĂšme mise en scĂšne d’Hamlet de Shakespeare?

Aumoins j'aurai laissĂ© un beau cadavre Chaillot - Théùtre national de la Danse 1, Place du TrocadĂ©ro 75016 Paris. MĂ©tro : TrocadĂ©ro (lignes 6, 9) Bus : arrĂȘt TrocadĂ©ro (lignes 22, 30, 32, 63), Varsovie (ligne 82), Pont d'IĂ©na (ligne 72) VĂ©lib' Ă  proximitĂ© Parking(s) Ă  proximitĂ©

Laure Calamy, Au moins j'aurais laissĂ© un beau cadavre CrĂ©dits photo le Pendant que je dĂ©laissais le blog, j'en ai profitĂ© pour vivre aller voir des amies, manger au restaurant, aller au cinĂ©ma, et ALLER AU THEATRE. Cela faisait plusieurs mois que je n'avais pas mis les pieds ni cotĂ© cour ni cĂŽtĂ© jardin. A vrai dire, la derniĂšre fois, mon dos avait mis 2 semaines Ă  s'en remettre. J'ai sautĂ© le pas et renouĂ© avec d'anciennes amours en jetant mon dĂ©volu sur Au moins j'aurais laissĂ© un beau cadavre de Vincent Macaigne, qui avait fait sensation au festival d'Avignon 2011. Au programme ce soir... Les critiques du journal local Ă©taient particuliĂšrement Ă©logieuses, les bribes d'infos trĂšs rapidement glĂąnĂ©es sur le net aussi aujourd'hui vous pouvez vous faire une idĂ©e du spectacle grĂące Ă  TĂ©lĂ©rama, Le Monde, France Inter En fait, j'aurais du me mĂ©fier. C'est suspect d'ĂȘtre ainsi adoubĂ© par diffĂ©rentes Ă©glises du microcosme cultureux parisien! Une piĂšce apprĂ©ciĂ©e par les critiques extrait du livret du spectacle Posons rapidement le dĂ©cor Macaigne est un acteur et jeune metteur en scĂšne qui a le vent en poupe et qui est aurĂ©olĂ© d'une aura de "petit gĂ©nie". Son crĂ©do, le théùtre Ă©pique. Pour faire vraiment trĂšs simple et schĂ©matique, le théùtre Ă©pique, c'est Brecht et Piscator. C'est un théùtre non pas du sentiment, mais de la raison, qui repose sur un phĂ©nomĂšne de "distanciation" qui permet au spectateur de prendre du recul par rapport Ă  ce qui se joue sur scĂšne. C'est un théùtre de la rupture au service d'une critique sociale et politique. Je vous vois venir d'ici..."boring, boring, boring"...Et bien, non, enfin pas pour les raisons que l'on croit. Macaigne revisite ici la tragĂ©die d'Hamlet Ă  sa sauce, en transposant dans une espĂšce de monde moderne et froid, Ă  grands coups de corps, de cris, de sexe, de miasmes. Un dĂ©cor industriel post ou prĂ©-apocalyptique avec un cimetiĂšre et un prĂ©fabriquĂ© suspendu dans les airs accompagnent le spectateur tout au long de cette loongue, trĂšs loooongue plongĂ©e dans la folie, et l'ignominie humaine. crĂ©dits photos La piĂšce dure 3h15 avec un entracte d'un quart d'heure Franchement pas le genre de chose Ă  me rebuter! Pour moi, c'est plutĂŽt des dĂ©fis scĂ©naristiques que je m'attends Ă  voir relever, et de belles prouesses de la part des comĂ©diens...Pour info, je me rappelle avoir vu en 2003 une piĂšce en allemand surtitrĂ© Der Meister und Margarita qui durait 4h mise en scĂšne de Franck Castorf qui dirigeait la VolksbĂŒhne! J'ai pris mon pied! De l'outrance des hurlements pendant la moitiĂ© voire les 3/4 de la piĂšce, un jeu sur l'illusion du rĂ©el assea fatiguant, deux scĂšnes de coĂŻt notamment une dans la boue, puis dans une mare de terre, des fluides qui giclent sur le public Ă  un rythme rĂ©gulier, une scĂšne de viol trĂšs longue, Ă©normĂ©ment de violence, des quintaux de glaire et des litres de faux sang, de la fumĂ©e qui envahit toute la salle, des confettis, des pĂ©tards, de l'argot, des "sales putes" et "grosse conne" Ă  tour de bras... Vous aimez les jeux du cirque? Vous en aurez pour votre argent! Pour moi, une piĂšce longue et inĂ©gale Quelques moments de fulgurance et de beautĂ© deux monologues audibles et plein de grĂące. Des dĂ©cors qui demeurent d'une grande beautĂ© et d'une belle puissance onirique mais justement, il y en a trop, tout le temps... On sent que Macaigne a travaillĂ© pour le cinĂ©ma. Il y a un parti pris au niveau de la plasticitĂ© de l'ensemble, vraiment pas mal du tout. Mais il y a trop de tout. J'ai fini par passer prĂšs de 20 min Ă  me questionner sur les jeux de lumiĂšre, plutĂŽt que sur le jeu des acteurs. La 2e partie m'a semblĂ© moins pire que la premiĂšre. Peut-ĂȘtre parce que je m'Ă©tais habituĂ©e au grand cirque sur le plateau, et que j'avais perdu tout espoir de voir quelque chose de vraiment intĂ©ressant. Bon, j'ai Ă©tĂ© bien perdue. Pour moi, le grand mĂ©rite de tout le schmilblik, c'est que ça m'a donnĂ© envie de relire Hamlet de Shakespear. Juste pour voir et lire entre les lignes ce que le metteur en scĂšne a trahi, et ce en quoi, il a Ă©tĂ© tout de mĂȘme fidĂšle....Je ne peux mĂȘme plus vous dire qui fait quoi...Il n'y avait pas d'intrigue. Les choses Ă©taient prĂ©sentĂ©es de façon a-chronologique! J'ai trouvĂ© l'ensemble d'une platitude sans fin. J'ai bien compris le parti pris de l'outrance, pour faire sortir le spectateur de son confort bourgeois. Mais, lĂ , c'Ă©tait l'overdose. Une heure en moins aurait peut-ĂȘtre Ă©tĂ© la bienvenue. Pour moi, rien de bien nouveau sous le soleil, sinon une bonne grosse caricature de ce que la mise en scĂšne actuelle peut faire de mieux, et surtout de pire. Un beau moment de théùtre contempoRIEN. Un bon gros foutage de gueule! Il y avait pas mal de scolaires dans la salle. J'ai trouvĂ© fĂącheux qu'on leur prĂ©sente ça ainsi, que leur Ă©ducation artistique soit Ă©maillĂ©e de"mise en scĂšne de l'extrĂȘme" qui n'ai absolument rien Ă  envier aux sĂ©ries, vidĂ©o youtube, jeux vidĂ©os auxquels ils sont trĂšs tĂŽt confrontĂ©s. Finalement entre leur "rĂ©el fantasmĂ©" et cette mise en scĂšne peu voire pas de frontiĂšres. Et c'estpourtant une aficionado de True Blood qui vous parle! Un bout de sein qui dĂ©passe, une pĂ©nĂ©tration suggĂ©rĂ©e et de l'autodĂ©rision ne me font pas peur! Mais quand c'est fait de façon intelligente, ça n'a pas le mĂȘme effet sur moi. Je me rapelle que pour moi, le théùtre, ado, Ă©tait une lucarne vers d'autres visions du monde, vers des idĂ©es, vers des questionnements. C'Ă©tait stimulant. Pour moi, point d'autre conclusion avec Macaigne que Consomme ta piĂšce de théùtre et CrĂšve! Ces partis pris du théùtre contemporain me fatiguent, et je pense rĂ©flĂ©chir Ă  deux fois avant de retourner dans un théùtre municipal, une scĂšne nationale ou une maison de la culture. Et vous, quels ont Ă©tĂ© vos expĂ©riences en matiĂšre de THEATRE? contemporain ou non? Est ce que ça vous botte? Cest un policier qui lĂąche cette confidence :«ce qui s'est passĂ© dans cette famille dĂ©passe l'entendement». Un couple d'origine chinoise a laissĂ© mourir sa fille handicapĂ©e de 22 ans, avec
TĂ©hĂ©ran, mes racinesJe suis d'origine iranienne. On vivait en Iran, mĂȘme si ma famille Ă©tait contre le gouvernement. J'Ă©tais dans des maisons, enfermĂ©, on ne sortait pas. Mais j'en garde un bon souvenir, mĂȘme si j'ai peu d'images qui me viennent. Ce sont mes racines.»OrlĂ©ans, mon amie"Pour le rĂ©confort", mon premier long-mĂ©trage, est tournĂ© Ă  OrlĂ©ans. On a fait ça en un geste. Je pouvais avoir une maison lĂ -bas, trĂšs humble, prĂȘtĂ©e par le Centre d'Art dramatique de la ville, ça me permettait en plus de loger les gens ! C'est la mĂȘme maison que dans mon premier court-mĂ©trage, Ce qu'il restera de nous, j'ai gardĂ© cette atmosphĂšre. Pour ce nouveau film, on a commencĂ© Ă  tourner sans histoire dĂ©finie, sans techniciens ou assistants, tout le monde a aidĂ©.»Bande-annonce. Pour le rĂ©confort»Avignon, ma batailleC'est une ville importante pour moi, j'ai pu mettre en scĂšne Au moins j'aurai laissĂ© un beau cadavre, d'aprĂšs Hamlet, de Shakespeare. Ça reste un souvenir incroyable. J'adore le festival d'Avignon, sa ferveur populaire pour le théùtre, c'est fou et c'est sans doute le seul endroit au monde oĂč le grand public va au théùtre de cette maniĂšre et voit des Ɠuvres aussi pointues. Le théùtre doit rester populaire !»Cannes, ma premiĂšre foisC'Ă©tait important pour moi de montrer "Pour le rĂ©confort" Ă  Cannes et en France c'est un film sur les Français, sur mon pays, sur mes questionnements et mon Ă©tat de dĂ©route en politique. Je tenais Ă  ce que ce long-mĂ©trage soit vu ici pour la premiĂšre fois. Cannes, est un endroit idĂ©al pour le cinĂ©ma d'auteur, comme Avignon au final. Ça permet d'Ă©clairer certains films qui ne seraient peut-ĂȘtre jamais vus.»Mexique, mon rĂȘveJ'adorerais faire un film au Mexique. Leurs conflits sociaux m'attirent, il y a de quoi faire un tournage. En AmĂ©rique centrale et du Sud, tout est exaltĂ©, il y a une vitalitĂ© que j'aimerais bien capter. C'est un fantasme.»Cayenne, mon aventureC'est lĂ -bas qu'on a tournĂ© "La Loi de la jungle", d'Antonin Peretjatko, avec Vimala Pons. L'esprit Dom-Tom, c'est la mĂȘme chose que la banlieue Ă  Toulouse. Je n'arrive pas Ă  le dĂ©crire mais c'est ça, le ressenti. Et puis, la jungle, les dodos Ă  la belle Ă©toile la nuit, l'humiditĂ©, c'Ă©tait magique et dĂ©concertant. J'ai rencontrĂ© un bĂ©bĂ© singe en Guyane. Il m'a suivi alors qu'il avait perdu ses parents. Il m'a adoptĂ©, j'Ă©tais ravi mais... j'ai malheureusement dĂ» le rendre.»Baltimore, ma prĂ©fĂ©rĂ©eJ'allais souvent chez ma tante, qui vivait Ă  Baltimore, aux États-Unis. C'est bĂȘte mais je me souviens de deux choses que l'on fait enfant du vĂ©lo je pĂ©dalais beaucoup et des films que j'allais louer au vidĂ©o-club et que je regardais sur VHS. À chaque fois, c'Ă©tait des Ă©vĂ©nements.»Paris, mon amourMa ville de naissance, d'adolescence et de vie. Je pourrais lui consacrer un roman. MĂȘme si Paris a changĂ© et pas en bien. Paris Ă©tait populaire, joyeuse mais tout est plus compliquĂ©, les prix Ă©levĂ©s des loyers en est sans doute la cause. Les Ă©tudiants ont fui, n'ayant plus de quoi vivre ici. J'habite dans le 11e arrondissement, j'ai mes petites habitudes. Ce qui me titille ? Faire un film tournĂ© dans le quartier de La Chapelle, c'est tellement cinĂ©gĂ©nique !»Pour le rĂ©confort»
Aumoins j'aurais laissĂ© un beau cadavre - (CRDP) de l'acadĂ©mie VINCENT MACAIGNE Au moins j’aurai laissĂ© un beau cadavre Ouaoh ! Autant le dire tout de suite, ce Macaigne a les cojones bien arrimĂ©es ! Et sa troupe, bande furieuse de comĂ©diens sous speed, n’a rien Ă  lui envier
 Le CloĂźtre des Carmes accueille jusqu’au 19 juillet cette version Ă©tourdissante du Hamlet, un théùtre absolument brutal, inouĂŻ, et brut de dĂ©coffrage, tel que devait sans doute le pratiquer le grand William avec ses acteurs du Londres Ă©lisabethain. Et ça dĂ©mĂ©nage ! Au plateau, totalement bordĂ©lique, envahi d’une quantitĂ© de trucs improbables distributeurs de boissons au lointain, fosse pleine d’eau boueuse au proche, publicitĂ© lumineuse de fĂȘte foraine sur laquelle on lit ici il n’y aura pas de miracles »  un bateleur de foire, digne des camelots du XVIe, expert de la harangue et de la retape sans complexe, ouvre ce Beau cadavre par son adresse ultra-cocainĂ©e Ă  un public qui s’installe Ă  peine. Et c’est parti pour trois heures de théùtre fulgurant, truculent, hĂ©naurme, une performance hallucinĂ©e, Ă  bout de souffle, dont personne ne sortira indemne, pas plus le public que les comĂ©diens survitaminĂ©s et infiniment shakespeariens. Une bande de dingues purs qui produisent un show radical, un théùtre de trĂ©teaux quelque part entre les Monthy Python et Rabelais
 Un truc monstrueux, en vĂ©ritĂ©. Superbes comĂ©diens, au demeurant, parfaitement raccords avec le dĂ©lire mĂ©galomaniaque du metteur qui ne leur Ă©pargne rien. Merveilleuse bande de fous qui pourraient trĂšs bien avoir fourbi leurs premiĂšres armes Ă  la Royal Shakespeare Company, tant leur puissance de jeu et leur gouaille est impressionnante. Ce Macaigne-lĂ  est un vrai chantier, un bazar in progress mais savamment rĂ©glĂ©, oĂč paradoxalement rien ne doit vraiment ĂȘtre laissĂ© au hasard. De la scĂ©nographie dĂ©lirante mais on ne dĂ©voilera rien aux performances dĂ©clamatoires et physiques des comĂ©diens, de l’amoncellement de trouvailles scĂ©niques et d’accessoires, Ă  l’impeccable direction d’acteurs, tout dans la mise en scĂšne de Macaigne est d’une maĂźtrise absolue. Puisant Ă  l’origine du premier Hamlet, ce conte danois qui avait inspirĂ© le grand Will, cette orgie barbare de sang et de théùtre, de cadavres et d’excĂšs en tous genres, ce Shakespeare sauce Macaigne est un monstre de théùtre de foire, d’une consanguinitĂ© absolue, et d’une fĂ©rocitĂ© rĂ©jouissante. Une farce en direct de l’Enfer, oĂč une bande de fous sanguinaires s’entretuent pour le plaisir, baisent comme des bĂȘtes et boivent comme des soudards. Au milieu de ces malades survoltĂ©s, un Hamlet hystĂ©rique et mĂ©galo, un animal violent dĂ©finitivement hors-normes qui se joue dans le sang et le stupre de la folie des hommes. Théùtre-gigogne, comme toutes les grandes oeuvres de Shakespeare, ce Hamlet-lĂ  est aussi une fabuleuse allĂ©gorie du théùtre, une rĂ©flexion poussĂ©e Ă  l’extrĂȘme sur la quĂȘte de reprĂ©sentation de l’innommable, de l’immontrable. Du monstre. Une tragĂ©die par bĂȘtise », comme le dit si bien Vincent Macaigne, que cette fable parfaitement immorale et terriblement juste, qui nous ramĂšne Ă  la chair, Ă  la brutalitĂ© fĂ©roce de la chair, et Ă  la violence originelle de l’homme. Magistral. Marc Roudier Au moins j’aurai laissĂ© un beau cadavre / Vincent Macaigne / CloĂźtre des Carmes / s’est jouĂ© du 19 au 29 juillet Ă  h. Prochaines dates du 2 au 9 novembre 2011 Théùtre National de Chaillot / du 16 au 25 novembre 2011 MC2 – Grenoble / du 5 au 6 janvier 2012 La Filature – Mulhouse / du 11 au 12 janvier 2012 L’Hippodrome – Douai Photo Christophe Raynaud De Lage
\n au moins j aurai laissé un beau cadavre
Pourcela, les embaumeurs utilisaient du natron, un carbonate de sodium dĂ©cahydratĂ© souvent trouvĂ© prĂšs des lacs salĂ©s. Ils plongeaient le corps dans cette mixture pendant environ 40 jours. Les cavitĂ©s du corps se remplissaient de la dite substance et le PubliĂ© le lundi 11 juillet 2011 Ă  20h38 Vincent Macaigne, Au moins j'aurais laissĂ© un beau cadavre. C’est le spectacle qui fait le "buzz" Ă  Avignon "Au moins j’aurais laissĂ© un beau cadavre", une mise en scĂšne de Vincent Macaigne, adaptĂ©e d’Hamlet de Shakespeare, et prĂ©sentĂ©e au CloĂźtre des Carmes, sĂ©duit la critique comme le pourtant, il me faut modĂ©rer ici l'enthousiasme gĂ©nĂ©ral
 > Avignon 2011 le dossier les chroniques quotidiennes Difficile d’ĂȘtre Ă  contre courant quand tout le monde, ou presque, semble unanime. Devant le travail de ce jeune metteur en scĂšne, Vincent Macaigne, je me sentais un peu perdue. Qu’est ce qui peut sĂ©duire le public que je n’arrive pas Ă  voir ? c’est la question que je me suis posĂ©e pendant les 4 heures que durait la reprĂ©sentation. Macaigne adapte "Hamlet" Ă  sa sauce. Comme dans ses prĂ©cĂ©dents spectacles, il joue sur le plateau une sorte d’urgence absolue qui prend Ă  bras le corps un texte totalement réécrit ou presque, un public frĂ©quemment pris Ă  partie, des acteurs ultra sollicitĂ©s et une scĂšne qui ressemble Ă  un vaste capharnaĂŒm. Le mode est hystĂ©rique. Ca hurle quasiment tout le temps. Musique Ă  fond et dĂ©bauche de corps qui se jettent dans la bataille. C’est sĂ»r, il y a de la vie. On voit bien la rage qui anime la troupe, qui la propulse sans mĂ©nagement dans une brutalitĂ© continue. On voit bien que pour Vincent Macaigne, le théùtre est le lieu oĂč doivent se hurler dĂ©sir de vie et pulsion de mort. Ce théùtre est physique, sensuel, sexuel. On s’y met Ă  poil avec une Ă©vidence confondante. On y mĂ©lange fumigĂšnes, lumiĂšres vives et jets d’hĂ©moglobine. On y interpelle le spectateur avec force. Bref, tout est lĂ  pour que ce mĂȘme spectateur reste littĂ©ralement scotchĂ© devant le tableau furieux qui s’offre Ă  ses regards. Et pourtant, loin d’ĂȘtre scotchĂ©e, je me suis peu Ă  peu retirĂ©e de cette cĂ©rĂ©monie, ne trouvant aucune porte d’entrĂ©e dans ce qui, Ă  mon sens, ne dĂ©veloppe qu’une tension de surface. Une tension sans fondement rĂ©el, uniquement axĂ©e par exemple sur les putain merde » criĂ©s Ă  rĂ©pĂ©tition ou le haut niveau des dĂ©cibels . Est-ce que ce théùtre lĂ  est si contemporain ? Pas sĂ»r. Oui, Macaigne casse les formes. Mais, en produit-il une nouvelle ? Je n’en suis pas vraiment convaincue et Ă  mes yeux, ravager une scĂšne en misant tout sur l’exhibitionnisme et l’hystĂ©rie ne signifie pas forcĂ©ment mettre en scĂšne. " Au moins j’aurai laissĂ© un beau cadavre", d’aprĂšs "Hamlet" de William Shakespeare. CloĂźtre des Carmes. Jusqu’au 19 juillet.
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Aumoins j'aurai laissĂ© un beau cadavre [5] ) Il est Treplev en 2006 dans La Mouette mise en scĂšne par Philippe Adrien. De 2006 Ă  2013, il joue notamment dans diffĂ©rentes adaptations de Georges Lavaudant (Hamlet (un songe), La TempĂȘte, Manfred [6]) et dans les crĂ©ations de Cyril Teste (Direct, Electronic City, Reset). De 2012 Ă  2017, il est Monsieur Jourdain dans les 200
L’Ɠuvre d’HomĂšre est immense, non seulement en quantitĂ©, mais par la place qu’elle occupe dans la littĂ©rature mondiale. Les vers qui nous sont parvenus ne reprĂ©sentent qu'une fraction de l'ensemble de son oeuvre L’Iliade et L’OdyssĂ©e. Ils sont disposĂ©s dans les deux textes en 24 parties ou chants» qui devaient former des histoires indĂ©pendantes pouvant ĂȘtre racontĂ©es en une seule fois. Ces Ă©popĂ©es racontent d'une part le siĂšge de Troie, enjeu impitoyable entre les hĂ©ros et les dieux de la GrĂšce, d'autre le retour interminable de l'un de ces hĂ©ros, Odysseus en latin Ulysse dans son Ăźle natale. Isabelle GrĂ©gor L’Iliade en quelques mots Achille boude. Agamemnon, chef des armĂ©es grecques, lui a reprit son esclave prĂ©fĂ©rĂ©e, BrisĂ©is. Il refuse donc obstinĂ©ment de retourner combattre sous les murs de Troie. Depuis prĂšs de 10 ans, les armĂ©es des Grecs ou AchĂ©ens en font le siĂšge pour rependre la belle HĂ©lĂšne, enlevĂ©e par PĂąris, prince troyen. S’il ne se dĂ©cide pas vite Ă  repartir au combat, c’est la dĂ©faite assurĂ©e ! Pour sauver la GrĂšce, son meilleur ami, Patrocle, se fait passer pour le hĂ©ros et parvient Ă  faire reculer les Troyens. Mais c’est sans compter sur Hector, leur meilleur guerrier, qui parvient Ă  tuer Patrocle. Fou de douleur, Achille jure de se venger. Hector succombe sous ses coups, et son corps est traĂźnĂ© derriĂšre le char de son vainqueur. Priam, roi de Troie, vient supplier Achille de lui rendre le corps de son fils des funĂ©railles solennelles vont pouvoir avoir lieu. Chante, DĂ©esse, la colĂšre d’Achille
 » La mort de Patrocle chant XVI Et dĂšs que Hector eut vu le magnanime Patrocle se retirer, blessĂ© par l'airain aigu, il se jeta sur lui et le frappa dans le cĂŽtĂ© d'un coup de lance qui le traversa. Et le fils de Menoetios tomba avec bruit, et la douleur saisit le peuple des AchĂ©ens. De mĂȘme un lion dompte dans le combat un robuste sanglier, car ils combattaient ardemment sur le faĂźte des montagnes, pour un peu d'eau qu'ils voulaient boire tous deux; mais le lion dompte avec violence le sanglier haletant. Ainsi Hector, le fils de Priam, arracha l'Ăąme du brave fils de Menoetios, et, plein d'orgueil, il l'insulta par ces paroles ailĂ©es - Patrocle, tu espĂ©rais sans doute saccager notre ville et emmener, captives sur tes nefs, nos femmes, dans ta chĂšre terre natale ? Ô insensĂ© ! c'est pour les protĂ©ger que les rapides chevaux d’Hector l'ont menĂ© au combat, car je l'emporte par ma lance sur tous les Troyens belliqueux, et j'Ă©loigne leur dernier jour. Mais toi, les oiseaux carnassiers te mangeront. Ah ! malheureux ! le brave Achille ne t'a point sauvĂ© » [
]. Et le cavalier Patrocle, respirant Ă  peine, lui rĂ©pondit - Hector, maintenant tu te glorifies, car Zeus, le fils de Chronos, et Apollon t'ont donnĂ© la victoire. Ils m'ont aisĂ©ment domptĂ©, en m'enlevant mes armes des Ă©paules [
] Je te le dis, garde mes paroles dans ton esprit Tu ne vivras point longtemps, et ta mort est proche. La Moire [le Destin] violente va te dompter par les mains d’Achille [
] ». Il parla ainsi et mourut, et son Ăąme abandonna son corps et descendit chez HadĂšs, en pleurant sa destinĂ©e, sa force et sa jeunesse. Le bouclier d’Achille chant XVIII Et il [HĂ©phaĂŻstos] jeta dans le feu le dur airain et l'Ă©tain, et l'or prĂ©cieux et l'argent. Il posa sur un tronc une vaste enclume, et il saisit d'une main le lourd marteau et de l'autre la tenaille. Et il fit d'abord un bouclier grand et solide, aux ornements variĂ©s, avec un contour triple et resplendissant et une attache d'argent. Et il mit cinq plaques au bouclier, et il y traça, dans son intelligence, une multitude d'images. Il y reprĂ©senta la terre et l'Ouranos [le Ciel], et la mer [
]. Et il fit deux belles citĂ©s des hommes. Dans l'une on voyait des noces et des festins solennels. [
] Puis, deux armĂ©es, Ă©clatantes d'airain, entouraient l'autre citĂ©. Et les ennemis offraient aux citoyens ou de dĂ©truire la ville, ou de la partager, elle et tout ce qu'elle renfermait. Et ceux-ci n'y consentaient pas, et ils s'armaient secrĂštement pour une embuscade, et, sur les murailles, veillaient les femmes, les enfants et les vieillards. Mais les hommes marchaient, conduits par ArĂšs et par AthĂ©na, tous deux en or, vĂȘtus d'or, beaux et grands sous leurs armes, comme il Ă©tait convenable pour des dieux; car les hommes Ă©taient plus petits. Et, parvenus au lieu commode pour l'embuscade, sur les bords du fleuve oĂč boivent les troupeaux, ils s'y cachaient, couverts de l'airain brillant. Deux sentinelles, placĂ©es plus loin, guettaient les brebis et les bƓufs aux cornes recourbĂ©es. Et les animaux s'avançaient, suivis de deux bergers qui se charmaient en jouant de la flĂ»te, sans se douter de l'embĂ»che. Et les hommes cachĂ©s accouraient; et ils tuaient les bƓufs et les beaux troupeaux de blanches brebis, et les bergers eux-mĂȘmes. Puis, ceux qui veillaient devant les tentes, entendant ce tumulte parmi les bƓufs, et montant sur leurs chars rapides, arrivaient aussitĂŽt et combattaient sur les bords du fleuve. Et ils se frappaient avec les lances d'airain. La Discorde et le Tumulte et la Ker [la Mort] fatale s’y mĂȘlaient. Et celle-ci blessait un guerrier, ou saisissait cet autre sans blessure, ou traĂźnait celui-lĂ  par les pieds, Ă  travers le carnage, et ses vĂȘtements dĂ©gouttaient de sang. Et ces divinitĂ©s semblaient des hommes vivants qui combattaient et qui entraĂźnaient de part et d'autre les cadavres. Achille tue Hector chant XXIII Et Achille, emplissant son cƓur d'une rage fĂ©roce, se rua aussi sur le fils de Priam. Et il portait son beau bouclier devant sa poitrine, et il secouait son casque Ă©clatant aux quatre cĂŽnes et aux splendides criniĂšres d'or mouvantes qu’HĂ©phaĂŻstos avait fixĂ©es au sommet. Comme HespĂ©ros, la plus belle des Ă©toiles qui se tiennent dans le ciel, se lĂšve au milieu des astres de la nuit, ainsi resplendissait l'Ă©clair de la pointe d'airain que le fils de PĂ©lĂ©e brandissait, pour la perte d’Hector, cherchant sur son beau corps la place oĂč il frapperait. Les belles armes d'airain que le fils de Priam avait arrachĂ©es au cadavre de Patrocle le couvraient en entier, sauf Ă  la jointure du cou et de l'Ă©paule, lĂ  oĂč la fuite de l'Ăąme est la plus prompte. C'est lĂ  que le divin Achille enfonça sa lance, dont la pointe traversa le cou d’Hector; mais la lourde lance d'airain ne trancha point le gosier, et il pouvait encore parler. Il tomba dans la poussiĂšre, et le divin Achille se glorifia ainsi - Hector, tu pensais peut-ĂȘtre, aprĂšs avoir tuĂ© Patrocle, n'avoir plus rien Ă  craindre ? Tu ne songeais point Ă  moi qui Ă©tais absent. InsensĂ© ! [
] Va ! les chiens et les oiseaux te dĂ©chireront honteusement, et les AchĂ©ens enseveliront Patrocle ! » Et Hector au casque mouvant lui rĂ©pondit en s’exprimant avec difficultĂ© - Je te supplie par ton Ăąme, par tes genoux, par tes parents, ne laisse pas les chiens me dĂ©chirer auprĂšs des nefs achĂ©ennes. Accepte l'or et l'airain que te donneront mon pĂšre et ma mĂšre vĂ©nĂ©rables. Renvoie mon corps dans mes demeures, afin que les Troyens et les Troyennes me dĂ©posent avec honneur sur le bĂ»cher. Et Achille, aux pieds rapides, le regardant d'un Ɠil sombre, lui dit - Chien ! Ne me supplie ni par mes genoux, ni par mes parents. PlĂ»t aux Dieux que j'eusse la force de manger ta chair crue, pour le mal que tu m'as fait ! Rien ne sauvera ta tĂȘte des chiens, mĂȘme si on m'apporterait dix et vingt fois ton prix, et nuls autres prĂ©sents; mĂȘme si Priam, le fils de Dardanos, voulait te racheter ton poids d'or ! Jamais la mĂšre vĂ©nĂ©rable qui t'a enfantĂ© ne te pleurera couchĂ© sur un lit funĂšbre. Les chiens et les oiseaux te dĂ©chireront tout entier. » Priam supplie Achille de lui rendre le corps de son fils chant XXIV - Souviens-toi de ton pĂšre, ĂŽ Achille Ă©gal aux Dieux ! Il est de mon Ăąge et sur le seuil fatal de la vieillesse. Ses voisins l'oppriment peut-ĂȘtre en ton absence, et il n'a personne qui Ă©carte loin de lui l'outrage et le malheur; mais, au moins, il sait que tu es vivant, et il s'en rĂ©jouit dans son cƓur, et il espĂšre tous les jours qu'il verra son fils bien-aimĂ© de retour d'Ilios. Mais, moi, malheureux ! qui ai engendrĂ© des fils irrĂ©prochables dans la grande Troie, je ne sais s'il m'en reste un seul. J'en avais cinquante quand les AchĂ©ens arrivĂšrent [
]. Un seul dĂ©fendait ma ville et mes peuples, Hector, que tu viens de tuer tandis qu'il combattait pour sa patrie. Et c'est pour lui que je viens aux nefs des AchĂ©ens; et je t'apporte, afin de le racheter, des prĂ©sents infinis. Respecte les dieux, Achille, et, te souvenant de ton pĂšre, aie pitiĂ© de moi car je suis plus malheureux que lui, car j'ai pu, ce qu'aucun homme n'a encore fait sur la terre, approcher de ma bouche les mains de celui qui a tuĂ© mes enfants ! » Il parla ainsi, et il remplit Achille du regret de son pĂšre. Et le fils de PĂ©lĂ©e, prenant le vieillard par la main, le repoussa doucement. Et ils se souvenaient tous deux; et Priam, prosternĂ© aux pieds d'Achille, pleurait de toutes ses larmes Hector, le tueur d'hommes; et Achille pleurait son pĂšre et Patrocle, et leurs gĂ©missements retentissaient sous la tente. Puis, le divin Achille, s'Ă©tant rassasiĂ© de larmes, sentit sa douleur s'apaiser dans sa poitrine, et il se leva de son siĂšge; et plein de pitiĂ© pour cette tĂȘte et cette barbe blanche, il releva le vieillard de sa main. L’OdyssĂ©e en quelques mots Les Dieux ont enfin dĂ©cidĂ© de laisser Ulysse rentrer chez lui. Retenu chez Calypso, le hĂ©ros grec a hĂąte de revoir son Ăźle Itaque, oĂč l’attend sa femme PĂ©nĂ©lope. Mais le chemin du retour ne peut qu’ĂȘtre pavĂ© d’épreuves pendant que son fils TĂ©lĂ©maque, parti Ă  sa recherche, Ă©coute ses anciens compagnons d’armes lui expliquer la chute de Troie, Ulysse doit lutter contre la tempĂȘte qui le fait naufrager sur les terres du roi Alkinoos. C’est l’occasion pour lui de raconter Ă  son hĂŽte une partie de ses aventures sa confrontation avec le Cyclope PolyphĂšme, sa rencontre avec la redoutable magicienne CircĂ©, sa descente au Royaume des morts. Puis voici les cruelles SirĂšnes, les piĂšges tendus par Charybde et Scylla et enfin l’arrivĂ©e chez la douce Calypso. Finalement, Uysse quitte Alkinoos et retrouve Itaque oĂč les prĂ©tendants tentent de s’emparer du pouvoir. DĂ©guisĂ© en mendiant, il rĂ©ussit Ă  vaincre ses adversaires Ă  l’épreuve de l’arc avant de les massacrer, avec l’aide de TĂ©lĂ©maque. Je suis Ulysse, le fils de LaĂ«rte
 » Ulysse et le Cyclope chant IX Ulysse raconte Ă  Alkinoos ses aventures chez le Cyclope PolyphĂšme qui le retient prisonnier avec ses marins. Il lui a fait croire qu’il s’appelait Personne » Mes gens se tenaient prĂšs de moi ; le ciel dĂ©cuplait notre audace. Soulevant le pieu d’olivier Ă  la pointe acĂ©rĂ©e, ils l’enfoncĂšrent dans son Ɠil ; moi, je pesais d’en haut et je tournais. [
] Ainsi, tenant dans l’Ɠil le pieu affĂ»tĂ© Ă  la flamme, nous tournions, et le sang coulait autour du bois brĂ»lant. Partout, sur la paupiĂšre et le sourcil, grillait l’ardeur de la prunelle en feu, et ses racines grĂ©sillaient. [
] Il poussa d’affreux hurlements ; la roche en retentit ; mais nous, pris de frayeur, nous nous Ă©tions dĂ©jĂ  sauvĂ©s. Alors il s’arracha de l’Ɠil le pieu souillĂ© de sang et le rejeta loin de lui d’une main forcenĂ©e. Puis d’appeler Ă  grands cris les Cyclopes qui vivaient dans les grottes des environs, sur les sommets venteux. En entendant ses cris, ils accoururent de partout ; plantĂ©s devant la grotte, ils voulaient connaĂźtre ses peines PolyphĂšme, pourquoi jeter ces cris d’accablement ? Pourquoi nous rĂ©veiller au milieu de la nuit divine ? Serait-ce qu’un mortel emmĂšne malgrĂ© toi tes bĂȘtes ? Serait-ce toi qu’on veut tuer, ou par ruse ou par force ? » Le puissant PolyphĂšme leur cria du fond de l’antre Par ruse, et non par force ! et qui me tue, amis ? Personne ! » Et les Cyclopes de rĂ©pondre par ces mots ailĂ©s Personne ! aucune violence ? et seul comme tu l’es ? Ton mal doit venir du grand Zeus, et nous n’y pouvons rien. Invoque plutĂŽt PosĂ©idon, notre roi, notre pĂšre ! » Ils s’éloignĂšrent sur ces mots, et je ris en moi-mĂȘme mon nom et mon habile tour les avaient abusĂ©s ! Sous le charme de CircĂ©, la magicienne chant X Ulysse laisse ses compagnons aller visiter des rivages inconnus
 Ils dĂ©couvrirent dans un val, en un lieu dĂ©gagĂ©, la maison de CircĂ© avec ses murs de pierres lisses. Autour se tenaient des lions et des loups de montagne, que la dĂ©esse avait charmĂ©s par ses drogues funestes. Mais loin de sauter sur mes gens, les fauves se levĂšrent et vinrent les flatter en agitant leurs longues queues. [
] CircĂ© sortit en hĂąte, ouvrit la porte scintillante et les pria d’entrer ; et tous ces grands fous de la suivre ! [
] Elle les conduisit vers les siĂšges et les fauteuils ; puis, leur ayant battu fromage, farine et miel vert dans du vin de Pramnos, elles versa dans ce mĂ©lange un philtre [potion magique] qui devait leur faire oublier la patrie, le leur servit Ă  boire et, les frappant de sa baguette, alla les enfermer au fond de son Ă©table Ă  porcs. De ces porcs ils avaient la tĂȘte et les voix et les soies [poils du porc], et le corps, mais gardaient en eux leur esprit d’autrefois. Ainsi parquĂ©s, ils pleurnichaient, cependant que CircĂ© leur jetait Ă  tous Ă  manger glands, faĂźnes et cornouilles [fruits], qui sont la pĂąture ordinaire aux cochons qui se vautrent. Le retour d’Ulysse Ă  Itaque Argos, un compagnon fidĂšle chant XVII Tandis qu'ils [Ulysse et son serviteur EumĂ©e] se livraient Ă  cet Ă©change de propos, un chien affalĂ© lĂ  dressa la tĂȘte et les oreilles c'Ă©tait Argos, le chien que de ses mains le brave Ulysse avait nourri, mais bien en vain, Ă©tant parti trop tĂŽt pour la sainte Ilion [Troie]. Les jeunes l'avaient longtemps pris pour chasser le liĂšvre, le cerf et les chĂšvres sauvages. Mais depuis le dĂ©part du maĂźtre, il gisait lĂ  sans soins, sur du fumier de bƓuf et de mulet qu’on entassait en avant du portail, afin que les valets d’Ulysse eussent toujours de quoi fumer son immense domaine. C’était lĂ  qu’était couchĂ© Argos, tout couvert de vermine. Or, Ă  peine avait-il flairĂ© l’approche de son maĂźtre, qu’il agita sa queue et replia ses deux oreilles ; mais il n’eut pas la force d’aller plus avant ; Ulysse, en le voyant, se dĂ©tourna, essuyant une larme, vite, Ă  l’insu d’EumĂ©e ; aprĂšs quoi il dit ces mots Porcher, l’étrange chien couchĂ© ainsi sur le fumier ! De corps il est vraiment trĂšs beau, mais je ne puis savoir si sa vitesse Ă  courre [Ă  la poursuite du gibier] Ă©tait Ă©gale Ă  sa beautĂ©, ou s’il n’était simplement qu’un de ces chiens de table, que les maĂźtres n’entourent de leurs soins que pour la montre [pour le plaisir de le montrer]. » À ces mots, tu lui rĂ©pondis ainsi, porcher EumĂ©e Celui-lĂ  c’est le chien d’un homme qui est mort au loin. S’il Ă©tait restĂ© tel, pour les prouesses et l’allure, qu’Ulysse le laissa au moment de partir pour Troie, sa forme et sa vitesse auraient tĂŽt fait de t’étonner. Jamais les bĂȘtes qu’il traquait dans les forĂȘts profondes ne lui ont Ă©chappĂ© ; il connaissait les pistes. Mais le voilĂ  fort affaibli ; son maĂźtre a disparu loin de chez lui ; les femmes le dĂ©laissent, le nĂ©gligent. Les serviteurs, dĂšs qu’ils n’ont plus de maĂźtre Ă  respecter, refusent d’accomplir le travail auquel ils se doivent. Zeus tonnant ĂŽte Ă  l’homme la moitiĂ© de sa valeur, dĂšs l’instant que vient le saisir le jour de l’esclavage. » À ces mots, il gagna la riche demeure et marcha droit vers la salle oĂč se trouvaient les nobles prĂ©tendants. Mais Argos n’était plus la sombre mort l’avait saisi, au moment de revoir Ulysse aprĂšs vingt ans d’absence. Sources bibliographiques du dossier et des textes Les Collections de l’Histoire n°24 La MĂ©diterranĂ©e d’HomĂšre. De la guerre de Troie au retour d’Ulysse, juillet-septembre Farnoux, HomĂšre, le prince des poĂštes, Ă©d. Gallimard DĂ©couvertes » n°555, Faure, La vie quotidienne en GrĂšce au temps de la Guerre de Troie - 1250 avant JC, Librairie Hachette, de Romilly, HomĂšre, Presses universitaires de France Que sais-je ? » n°2218, de L’Iliade et l'OdyssĂ©e Ă©dition Larousse, Petits classiques » PubliĂ© ou mis Ă  jour le 2020-01-18 102755
Unmari jugé pour homicide, mais sans cadavre. Par Stéphane Durand-Souffland, envoyé spécial à Toulouse. Publié le 11/04/2009 à 07:21, Mis à jour le 20/04/2009 à 07:22. Jacques Viguier

EtĂ© Le metteur en scĂšne adapte "Hamlet" dans l'hĂ©moglobine et la boue, au CloĂźtre des carmes. C'est le spectacle que l'on attendait au Festival d'Avignon celui qui vient tout casser, au risque d'excĂ©der une partie des spectateurs, et d'enthousiasmer les autres. Sous un titre formidable, Au moins j'aurai laissĂ© un beau cadavre, il revisite Hamlet, de William Shakespeare, et se donne au CloĂźtre des carmes, oĂč le public des premiers rangs est protĂ©gĂ© par une bĂąche en plastique des jets d'hĂ©moglobine, de boue et de projectiles en tous genres qui ponctuent les quatre heures d'une reprĂ©sentation trash, foutraque et passionnante, signĂ©e Vincent Macaigne, un nouveau venu Ă  Avignon. A 32 ans, Vincent Macaigne est un des benjamins du Festival. A la ville, c'est un garçon calme, en apparence. Il a grandi Ă  Paris, entre un pĂšre français, commercial dans une entreprise, et une mĂšre iranienne, issue d'une famille trĂšs politisĂ©e. Depuis sa sortie du conservatoire, en 2002, il a signĂ© plusieurs spectacles, dont trois versions d'un Requiem de son cru, inspirĂ©, et une adaptation de L'Idiot, de DostoĂŻevski. Il a toujours Ă©crit, et fait du théùtre comme bon lui semble sans se soucier des autres ni chercher Ă  ĂȘtre en rĂ©action. Ce n'est pas un provocateur-nĂ© qui s'attaque Ă  Hamlet. Mais c'est un homme jeune en colĂšre, pour des raisons qu'il garde secrĂštes et d'autres qu'il exprime. Toutes traversent Au moins j'aurai laissĂ© un beau cadavre, qui s'est construit comme les prĂ©cĂ©dents spectacles de Macaigne en travaillant sur le plateau avec sa bande d'acteurs amis. Ce travail ne s'arrĂȘte pas quand les reprĂ©sentations commencent. Chaque jour, le spectacle bouge. Chaque soir, Vincent Macaigne est au sommet des gradins, et il interpelle en direct ses acteurs, qui se ne gĂȘnent pas pour lui rĂ©pondre des choses comme "Tout le monde sait que c'est de la merde, ton texte Ă  la con." Le public ne s'en rend pas compte. Des phrases de ce genre se ramassent Ă  la pelle dans Au moins j'aurai laissĂ© un beau cadavre, qui commence dans une ambiance assez survoltĂ©e, avec un appel au public Ă  venir sur le plateau, jonchĂ© de terre et de couronnes mortuaires qui entourent une tombe remplie d'eau. Comme dans le bon vieux théùtre d'intervention des annĂ©es 1960, le public entre dans le jeu, chante, danse et crie. Puis on lui dit de regagner les gradins. D'une certaine maniĂšre, c'est presque frustrant qu'est-ce que ça donnerait, Hamlet avec lui ? Ce que le public ne sait pas, c'est que ce dĂ©but est nĂ© d'un dĂ©fi. Le soir de la premiĂšre, samedi 9 juillet, Vincent Macaigne avait pariĂ© 50 euros avec un acteur qui lui avait dit "Je les ferai monter sur scĂšne. - Essaye, on verra bien !" On a vu. Et le public n'a pas mal pris du tout qu'on lui dise de regagner les gradins. Puis le spectacle a commencĂ© avec cette annonce "Vous allez voir l'histoire d'Hamlet, mon meilleur ami, mort il y a Ă  peine deux mois." Hamlet, chez Vincent Macaigne, c'est "un putain de dĂ©pressif", comme le lui dit Claudius, son oncle, qui vient d'Ă©pouser sa mĂšre, Gertrude. Il n'a de cesse de se jeter dans l'eau de la tombe de son pĂšre, dont le fantĂŽme revient sous la forme d'un furet empaillĂ©. "Faut pas que tu t'empĂȘches de vivre", le supplie OphĂ©lie. Tous les deux se revoient enfants. Des enfants qui s'aimaient dans un Danemark pourri, oĂč leur apprenait Ă  dĂ©verser la haine de soi contre l'autre, l'ennemi norvĂ©gien, qui "pique tout". Il y a des drapeaux français, danois et europĂ©en au fond du plateau, Ă  cĂŽtĂ© de distributeurs de boissons dont Claudius fait grand usage. Le personnage-clĂ© de ce Hamlet, c'est lui. Vincent Macaigne aime l'idĂ©e qu'il a peut-ĂȘtre eu de bonnes raisons de tuer son frĂšre, le pĂšre d'Hamlet. "Vous ne pouvez pas savoir ce que ça fait", dit Claudius, qui court comme un dĂ©ratĂ© Ă  la recherche de sa "coupable innocence". Tout est lĂ  Au moins j'aurai laissĂ© un beau cadavre ne cesse de parcourir le champ d'une idĂ©e comment se tarit l'innocence, que ce soit celle de Claudius, d'Hamlet ou d'OphĂ©lie. Eh bien, elle se tarit dans le sang et les larmes, qui prennent dans le spectacle la forme exacerbĂ©e de la provocation. Au fond, Vincent Macaigne ne réécrit pas Hamlet. Il dialogue avec la piĂšce, lui fait sortir ce qu'elle a dans les tripes, de son point de vue, aujourd'hui. C'est souvent trĂšs drĂŽle, surtout dans la premiĂšre partie, qui fait Ă©clater de rire le public. Dans la seconde, une mĂ©lancolie profonde prend le dessus, sur le mode "Il ne faut pas en vouloir Ă  quelqu'un qui est nĂ©, et qui a ratĂ©." Ecrite en nĂ©ons placĂ©s tout au sommet du dĂ©cor, une phrase le dit autrement "Il n'y aura pas de miracles, ici", en pointant une flĂšche sur le plateau. Mais de la vie, oui, il y en a. Et beaucoup mĂȘme, jusqu'Ă  l'outrance. Ça castagne dans tous les sens, Ă  grands jets de fumigĂšnes, d'insultes, de gags Ă  la noix de coco. Bref, c'est un "grand bordel", pas toujours maĂźtrisĂ©, parfois longuet, et trouĂ© de moments incandescents, comme la scĂšne oĂč des comĂ©diens jouent devant la cour une comĂ©die racontant l'histoire du meurtre du pĂšre d'Hamlet. Mais Ă  la fin, un grand silence se fait le public, sonnĂ©, part dans la nuit d'Avignon, en se disant qu'au moins, lĂ , il a vĂ©cu quelque chose. Au moins j'aurai laissĂ© un beau cadavre, d'aprĂšs Hamlet, de Shakespeare. Ecrit et mis en scĂšne par Vincent Macaigne. Avec Samuel Achache, Laure Calamy, Jean-Charles Clichet, Julie Lesgages, Emmanuel Matte, Rodolphe Poulain, Pascal RĂ©nĂ©ric, Sylvain Sounier. CloĂźtre des carmes, jusqu'au 19 juillet, Ă  21 h 30. DurĂ©e 3 h 45. TĂ©l. 04-90-14-14- 14. De 13 € Ă  27 €. Brigitte Salino Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil Ă  la fois Ce message s’affichera sur l’autre appareil. DĂ©couvrir les offres multicomptes Parce qu’une autre personne ou vous est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil. Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil Ă  la fois ordinateur, tĂ©lĂ©phone ou tablette. Comment ne plus voir ce message ? En cliquant sur » et en vous assurant que vous ĂȘtes la seule personne Ă  consulter Le Monde avec ce compte. Que se passera-t-il si vous continuez Ă  lire ici ? Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connectĂ© avec ce compte. Y a-t-il d’autres limites ? Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant Ă  des moments diffĂ©rents. Vous ignorez qui est l’autre personne ? Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Laissezbronzer les cadavres est un film rĂ©alisĂ© par HĂ©lĂšne Cattet et Bruno Forzani avec Elina Löwensohn, Marine Sainsily. Synopsis : La MĂ©diterranĂ©e, l’étĂ© : une mer d’azur, un
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 En espĂ©rant qu’il s’arrĂȘte de pleuvoir ! Un des deux ou trois meilleurs spectacles du Festival, jusqu’à prĂ©sent
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Unhomme qui dort Tartuffe Une nuit arabe Woyzeck, La Mort de Danton, Léonce et Léna Kathputli Les Mouches. Année 2011 Volchok Un soir, une ville H.H. Ivanov Le Garçon de passage L'Avare L'Opéra de quat'sous 11 septembre 2001 Mademoiselle Julie Jan Karski (Mon nom est une fiction) Le Suicidé Au moins j'aurai laissé un beau cadavre

Le théùtre tout le monde le connaĂźt, tout le monde en a lu, beaucoup en ont vu. Mais au théùtre, je ne sais pas si vous ĂȘtes dĂ©jĂ  montĂ© sur scĂšne avec le chauffeur de salle, si vous avez hurlĂ© avec lui sur la scĂšne, si les deux premiĂšres rangĂ©es de siĂšges Ă©taient couvertes avec des bĂąches et si vous avez dansĂ© sur SarĂ  PerchĂ© Ti Amo Ă  l’entracte. Si cela vous est dĂ©jĂ  arrivĂ©, j’imagine que vous avez assistĂ© Ă  Au moins j’aurai laissĂ© un beau cadavre de Vincent Macaigne. Le metteur en scĂšne de 32 ans a adaptĂ© Ă  sa maniĂšre un incontournable de Shakespeare Hamlet. Quand je vous parle de sa maniĂšre », c’est une maniĂšre dĂ©concertante, c’est du sang, c’est de la violence et pourtant c’est si poĂ©tique et artistique. Ce spectacle a dĂ©jĂ  fait couler beaucoup d’encre cet Ă©tĂ© au festival d’Avignon et jouĂ© Ă  Grenoble en novembre et Ă  OrlĂ©ans dĂ©s le 18 janvier prochain. Il aura laissĂ© les spectateurs Ă©tourdis et les critiques divisĂ©es. Peu importe si vous avez aimĂ© la piĂšce, car vous avez vĂ©cu une expĂ©rience théùtrale incroyable ! Commençons par le dĂ©cor tombes, croix, harmonium, aquarium, distributeurs de boissons, squelettes, bosquets fleuris, escalier en colimaçon montant Ă  une terrasse d’oĂč les personnages s’agitent parfois derriĂšre des vitres, sous le panneau en nĂ©on annonçant il n’y aura pas de miracle, ici » se juxtaposent sur la scĂšne crĂ©ant une ambiance dans cette piĂšce oĂč l’oncle d’Hamlet, Claudius, tient le rĂŽle le plus important et se dĂ©nude pour vous sans aucun complexe, sans aucune gĂȘne. Car oui, le théùtre de Macaigne c’est bien ça, on abolit les tabous, on met ses acteurs dans des situations embarrassantes, on hurle, on dĂ©verse des litres de sang et le public est Ă©gal aux acteurs, il est Ă  nu, transportĂ© dans ce monde. Et pour le transporter on utilise des fumĂ©es, on le fait rire, on offre un ananas et on joue la piĂšce dans les rangs. Comme ça, le public ne voit pas passer les 3 heures et demi, ovationne les acteurs, s’émoi devant la comĂ©dienne qui joue OphĂ©lie si jeune et qui se fait violer sur scĂšne. Mais le jeu d’OphĂ©lie n’est pas le seul Ă  ĂȘtre impressionnant, tous sont impressionnants en passant par la mĂšre d’Hamlet, Gertrude, si protectrice et irresponsable dont on retiendra cette rĂ©plique Qu’avons-nous fait de mal ? Nous avons juste Ă©tĂ© humain » et ce Hamlet si immature dont toutes les filles prĂ©sentes dans la salle le trouveront craquant. Oui, on peut aussi dire du théùtre de Macaigne qu’il est violent, parfois trop sanglant, trop bruyant, mais sa piĂšce est vivante, et on retrouve sĂ»rement tout ce que Shakespeare a laissĂ© comprendre sans le dire dans ces lignes. CrĂ©dits photo Christophe Raynaud de Lage
Aumoins j'aurai laissĂ© un beau cadavre est un appel Ă  la rĂ©volte. Vincent Macaigne propose un théùtre du dĂ©bordement et de l’excĂšs, drĂŽle et tragique, inventif, parfois outrancier, mais dont les images fulgurantes sidĂšrent par leur justesse. Le CDN accompagne le travail de Vincent Macaigne depuis la coproduction de Idiot! en 2009. Le metteur en scĂšne et son Ă©quipe ont
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Aumoins j'aurai laissĂ© un beau cadavre est un appel Ă  la rĂ©volte. Vincent Macaigne propose un théùtre du dĂ©bordement et de l’excĂšs, drĂŽle et tragique, inventif, parfois outrancier, mais Étonnante surprise pour ce mĂ©decin espagnol qui a dĂ©couvert un homme bel et bien vivant en ouvrant le sac mortuaire d'un patient pourtant dĂ©clarĂ© dĂ©cĂ©dĂ©, rapporte le mĂ©dia local El Espanol, le 8 janvier 2018. Gonzalo Montoya JimĂ©nez, ĂągĂ© de 29 ans, Ă©tait dĂ©tenu Ă  la prison de Villabona dans les Asturies Espagne.RetrouvĂ© sans aucun signe de vie dans sa cellule, il est transportĂ© Ă  l'Institut mĂ©dico lĂ©gal d'Oviedo oĂč au moins trois mĂ©decins auraient confirmĂ© son dĂ©cĂšs. Seulement, au moment de commencer l'autopsie, les mĂ©decins lĂ©gistes ont entendu du bruit Ă  l'intĂ©rieur du sac contenant le "supposĂ© cadavre". Comment est-ce arrivĂ© ? Selon le Telegraph, les rĂ©sultats de l'investigation auraient rĂ©vĂ©lĂ© que l'homme aurait fait une overdose de mĂ©dicament entrainant un coma et une hypothermie qui aurait masquĂ© le moindre signe vital pouvant induire les mĂ©decins en pour la famille du petit Jason, 14 mois. Le 13 aoĂ»t 2014, La Voix du Nord, rapportait le cas d'un enfant ĂągĂ© de 14 mois, rĂ©sident dans la ville de Dutemple Nord, retrouvĂ© inanimĂ© dans la piscine aprĂšs avoir Ă©chappĂ© Ă  la vigilance de ses parents. DĂ©clarĂ© dĂ©cĂ©dĂ©, le corps de l'enfant a Ă©tĂ© transportĂ© Ă  l'Institut mĂ©dico-lĂ©gal de mĂ©dia local rapporte ensuite, aprĂšs avoir interviewĂ© le substitut du procureur, que l'enfant se serait rĂ©veillĂ© Ă  la morgue et aurait Ă©tĂ© transportĂ© au centre hospitalier de Lille oĂč il Ă©tait dans un Ă©tat sĂ©rieux. Finalement, le petit garçon n'a pas pu ĂȘtre secouru et se serait de nouveau Ă©teint vers 20h40 le soir explication mĂ©dicale n'a jamais Ă©tĂ© se rĂ©veille aux pompes funĂšbres et meurt 2 semaines aprĂšsLa famille de Walter Williams, 78 ans, originaire du Missisipi Etats-Unis aura vĂ©cu son dĂ©cĂšs deux fois. Dexter Howard, mĂ©decin lĂ©giste, a expliquĂ© Ă  la chaine de tĂ©lĂ©vision amĂ©ricaine CNN, le 14 mars 2014, avoir dĂ©clarĂ© le patient mort puisqu'il Ă©tait "sans vie et sans aucun pouls", le 26 fĂ©vrier 2014. Mais lorsqu'il a transportĂ© le corps jusqu'Ă  la morgue, il s'est aperçu que le sac mortuaire bougeait, rapporte la mĂ©decin note alors que les jambes du "supposĂ© cadavre" bougent et que le pouls est revenu. Le patient est donc transportĂ© Ă  l'hĂŽpital dont il ressortira quelques jours plus tard, mais pour finalement dĂ©cĂ©der deux semaines plus est-ce arrivĂ© ? Aucune cause n'a Ă©tĂ© officiellement donnĂ©e. "Nous avons obtenu deux semaines de miracle et moi et ma famille en avons profitĂ©", a dĂ©clarĂ© Eddie Hester son neveux Ă  la radio il se rĂ©veille Ă  la morgue Ă  cause d'une erreurStupeur gĂ©nĂ©rale pour les mĂ©decins de la morgue de MumbaĂŻ Inde lorsqu'un sans-abris dĂ©clarĂ© dĂ©cĂ©dĂ© s'est finalement avĂ©rĂ© ĂȘtre bel et bien vivant. L'homme connu sous le nom de Prakash aurait Ă©tĂ© trouvĂ© sans vie sous un abribus, selon les mĂ©dias locaux interrogĂ©s par la BBC est-ce arrivĂ© ? Selon le Metro anglais, Yeshudas Gorde en charge de l'enquĂȘte, il s'agirait d'une erreur de nĂ©gligence dans la vĂ©rification des signes vitaux. Le corps aurait Ă©tĂ© envoyĂ© trop tĂŽt Ă  la morgue alors que le processus impose de le garder une ou deux heures en cas de rĂ©veil lors d'une confĂ©rence de presse, le Dr Suleman Merchant, mĂ©decin, oĂč le patient a Ă©tĂ© transfĂ©rĂ©, a expliquĂ© que lorsqu'il avait Ă©tĂ© examinĂ©, des vers recouvraient son visage et ses oreilles, signe "d'un corps en dĂ©composition laissĂ© dehors depuis plusieurs jours".Selon lui tout a Ă©tĂ© vĂ©rifiĂ© pouls, rythme cardiaque, respiration. Depuis les mĂ©decins ne cessent de se renvoyer la faute. Quant Ă  la victime, il a finalement Ă©tĂ© transfĂ©rĂ© en soins intensifs pour une infection de l'oreille et fillette se rĂ©veille pendant son enterrementDouble drame pour cette famille des Philipines. Le mĂ©dia Local The Philippine Star, rapporte l'histoire d'une fillette de trois ans qui se serait rĂ©veillĂ©e le jour de ses funĂ©railles. L'un des membres de la famille assistant Ă  la mise en biĂšre aurait remarquĂ© que l'enfant bougeait et respirait. Comment est-ce arrivĂ© ? Selon The Philipinne Star, la fillette a Ă©tĂ© victime d'une fiĂšvre. Ses parents l'auraient transportĂ© Ă  l'hĂŽpital dont l'uns des mĂ©decins interviewĂ© par le mĂ©dia local, explique que la petite fille aurait Ă©tĂ© plongĂ©e dans une sorte de coma masquant ses signes l'histoire ne se termine pas bien car le temps d'ĂȘtre Ă  nouvau examinĂ© par un mĂ©decin, la petite fille se serait de nouveau Ă©teinte dĂ©finitivement quelques heures aprĂšs.

Uncadavre dans les pattes coche toutes les cases du cosy mystery d’aujourd’hui: une hĂ©roĂŻne sympathique ; des personnages hauts en couleurs avec les rĂŽles de Rose et Millie, deux retraitĂ©es qui se mĂȘlent de tout et particuliĂšrement des affaires de la police ; une petite ville oĂč tout le monde connaĂźt tout le monde ; une pointe d’humour et bien sĂ»r, un meurtre Ă 

Par Marine S. PubliĂ© le 15 novembre 2011 Ă  10h21 Du 2 au 11 novembre, c'est une version complĂštement revisitĂ©e du trĂšs cĂ©lĂšbre Hamlet de Shakespeare par Vincent Macaigne qui s'installe Ă  Chaillot, avec Samuel Achache dans le rĂŽle d'Hamlet. Moderne, mais pas pour autant moins fou de rage, le Hamlet de Vincent Macaigne joue le rĂŽle du rĂ©vĂ©lateur dans ce monde Ă©troit, confinĂ© et oĂč le mal ĂȘtre y est perpĂ©tuel. Le personnage voit une Europe calfeutrĂ©e, et dĂ©cide de secouer ces immobiles qui vivent dans la cette piĂšce, Macaigne va encore plus loin que la tradition Shakespearienne car il va jusqu'Ă  piocher dans la lĂ©gende danoise dont s'inspira Shakespeare. Il y parle de l'enfance d'Hamlet, de ses amours...Au moins j'aurai laissĂ© un beau cadavre Ă  Chaillot du 2 au 11 novembre, Ă  19h30, 14h30 le dimanche. Tarifs de 24 Ă  32€À lire aussiQue faire ce week-end Ă  Paris avec les enfants, ces 20 et 21 aoĂ»t 2022Que faire cette semaine Ă  Paris du 15 au 21 aoĂ»t 2022
Depuisle 2 mars dernier, Sous le soleil de Saint-Tropez s'est installée sur la grille de TMC. Plus de 400 000 téléspectateurs ont ainsi assisté aux premiers épisodes de la nouvelle série.
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n° 132 juin 2011 © CHRiStOPHE RAyNAuD DE LAgE/fEStiVAL D’AVigNON b Quels corps de mĂ©tier du théùtre les Ă©lĂšves ont-ils pu voir sur le plateau ? Toutes les personnes qui participent Ă  l’élaboration du spectacle sont mises en jeu, Ă  un moment ou Ă  un autre – les comĂ©diens, Ă©videmment ; – les techniciens, qui font les changements de dĂ©cor Ă  vue, revĂȘtus du mĂȘme costume de banane que celui de Claudius ; – le metteur en scĂšne, Vincent Macaigne, qui apparaĂźt au plateau Ă  l’entracte, pour le nettoyer et le dĂ©blayer ; – la rĂ©gie, qui, plusieurs fois, est prise Ă  partie par les comĂ©diens ; un technicien lumiĂšre intervient mĂȘme, lors de la piĂšce d’Hamlet, pour demander aux comĂ©diens de jouer ; – enfin, lors des reprĂ©sentations Ă  Avignon, le rĂ©gisseur lui-mĂȘme, qui monte sur le plateau pour demander aux spectateurs de regagner leur fauteuil. On rappellera aux Ă©lĂšves que le théùtre a toujours Ă©tĂ© pour Vincent Macaigne une aventure collective. b Faire rĂ©flĂ©chir les Ă©lĂšves Ă  leur rĂŽle en tant que spectateurs. Ont-ils Ă©tĂ© amenĂ©s Ă  faire des choses que le public de théùtre ne fait pas ordinairement ? Ont-ils eu le sentiment de participer Ă  la reprĂ©sentation, et Ă  quels moments ? Le théùtre de Vincent Macaigne amĂšne aussi le spectateur Ă  sortir de sa place et de son habituelle passivitĂ©. D’abord, parce qu’il est traitĂ© sans mĂ©nagement les premiers rangs se voient distribuer au dĂ©but du spectacle des protections auditives et une bĂąche plastique pour se protĂ©ger des Ă©claboussures de boue ou de peinture ; les femmes du public sont traitĂ©es de vieilles connes » et les quelques spectateurs qui pensent pouvoir filer discrĂštement avant la fin du spectacle sont en gĂ©nĂ©ral alpaguĂ©s par les comĂ©diens. Ensuite, parce que le public est aussi associĂ© au jeu – avant le spectacle, un chauffeur de salle l’encourage Ă  monter sur le plateau, puis Ă  danser et chanter avec lui ; 16 16n° 132 juin 2011 14. On peut voir la vidĂ©o ici xjvcpb_des-spectateurs-se-jettent-dans-lafosse-de-au-moins-j-aurais-laisse-un-beaucadavre_fun – pendant le spectacle, il est pris Ă  partie par les comĂ©diens qui lui demandent de jurer ou d’applaudir ; – des jeux avec des spectateurs sont mis en place le comĂ©dien Roger Roger offre un fruit et son numĂ©ro de portable Ă  une jolie femme dans le public ; Gertrude offre sa culotte Ă  l’issue de son strip-tease ; – des comĂ©diens s’assoient au milieu du public pendant la reprĂ©sentation de la piĂšce d’Hamlet, ou courent Ă  travers les rangĂ©es de spectateurs. Dans le spectacle, le public joue un rĂŽle Ă  part entiĂšre. Le fait de fouler le plateau est assez symbolique de la place qui lui est offerte. Certains spectateurs s’emparent de cet espace de libertĂ© qui leur est laissĂ©. On a ainsi vu, un soir, une jeune femme lancer Ă  son tour ses sandales sur le plateau lors du monologue de Claudius, et deux jeunes gens plonger dans la fosse de l’avant-scĂšne 14 ! Work in progress b Proposer aux Ă©lĂšves d’écouter la rencontre entre Vincent Macaigne et le public du Festival d’Avignon Que dit le metteur en scĂšne sur son rapport Ă  l’écriture ? Vincent Macaigne fait Ă©voluer soir aprĂšs soir la reprĂ©sentation. Lors de la confĂ©rence, il explique disposer de 7 ou 8 heures de matĂ©riau de spectacle, d’oĂč il a extrait 3h30. Le processus d’écriture du spectacle naĂźt du plateau et peut Ă©voluer en fonction des reprĂ©sentations. b Qu’est-ce que cela nous apprend du statut du texte dans un tel spectacle ? On est dans un processus d’écriture qui Ă©vacue la littĂ©raritĂ©. Le texte théùtral se construit au prĂ©sent du plateau, il n’est pas figĂ©, certaines phrases pouvant ĂȘtre modifiĂ©es par les comĂ©diens. On rappellera aux Ă©lĂšves que cela explique en grande partie pourquoi Vincent Macaigne refuse l’édition de ses textes. b Les Ă©lĂšves ont-ils observĂ© Vincent Macaigne en rĂ©gie ? Ont-ils l’habitude de voir un metteur en scĂšne agir ainsi ? Lors des reprĂ©sentations au Festival d’Avignon, Vincent Macaigne se tenait en rĂ©gie, Ă  vue, pendant tout le spectacle. Les spectateurs 17 17 b On pourra faire lire aux Ă©lĂšves la critique de Florence March qui regrette que la place rĂ©servĂ©e au public ne soit pas plus rĂ©elle et leur demander de rĂ©agir http// b De quelles autres pratiques culturelles, sociales ou mĂȘme sportives pourrait-on rapprocher le théùtre de Vincent Macaigne ? Au moins j’aurai laissĂ© un beau cadavre crĂ©e une convivialitĂ©, un partage que l’on trouve dans d’autres formes artistiques ou culturelles. Il emprunte certains codes Ă  d’autres formes plus populaires comme le concert, la tĂ©lĂ©vision ou mĂȘme le match. Cela confĂšre au spectacle un caractĂšre festif. C’est le cas par exemple de l’entracte, qui est accompagnĂ© d’une chanson de variĂ©tĂ© italienne, Sara Perche Ti Amo de Ricchi E Poveri. ont pu le voir donner des consignes de jeu aux comĂ©diens, rectifier des Ă©lĂ©ments en communiquant par de grands gestes survoltĂ©s, Ă  l’instar d’un chef d’orchestre. LĂ  encore, ce positionnement indique une volontĂ© de se confronter au prĂ©sent du plateau le jeu n’est pas fixĂ© une fois pour toutes, il rĂ©agit et Ă©volue en fonction de l’énergie de chaque soir. Le travail théùtral n’aboutit pas Ă  un produit fini qui serait le spectacle. Au contraire, le spectacle donne Ă  voir un processus de travail en direct. b Qu’est-ce que ce work in progress induit dans le jeu des comĂ©diens ? Les comĂ©diens auront certainement frappĂ© les Ă©lĂšves par leur Ă©nergie et l’intensitĂ© de leur jeu. Ils s’autorisent de larges parts d’improvisation, en rĂ©agissant aux dĂ©parts des spectateurs par exemple ou en dĂ©veloppant plus ou moins longuement certaines scĂšnes c’est le cas de la bagarre avant le dĂ©but de la piĂšce d’Hamlet, lorsque commence la seconde partie. Les comĂ©diens sont aussi associĂ©s Ă  l’écriture du spectacle. La scĂšne inaugurale du chauffeur de salle est nĂ©e d’un pari entre Vincent Macaigne et le comĂ©dien Sylvain Sounier. Celui-ci devait gagner 50 euros s’il rĂ©ussissait Ă  faire monter tout le public sur scĂšne ! 2XHgNWW.